Ce que la pandémie n’effacera pas

Publié le par Blog MRC section Montgeron

« Savoir dissimuler est le savoir des rois ». Il semble que le Président de la République ait fait sienne cette maxime du cardinal de Richelieu. Le procédé qui consiste à préparer puis à faire adopter des réformes douloureuses pendant que la France est en vacances n’en est pas à son premier coup d’essai : l’été 2007 avait vu surgir le bouclier fiscal, la saison estivale 2008 le projet de réforme sur l’autonomie de l’université et la réforme constitutionnelle. Enfin, cet été 2009 a permis au gouvernement de programmer, à huis clos, la future privatisation de la Poste. C’est en effet lors de l’ultime conseil des ministres qui s’est réuni le 29 juillet dernier, que le gouvernement a présenté ce qu’il appelle pudiquement « le projet de réforme du statut de la Poste » qui prévoit, conformément à la directive européenne, l’ouverture totale à la concurrence du courrier début 2011.

En ces temps de crise et de politique de rigueur exercée par le gouvernement, je pense que l’heure est à la mobilisation de toutes et tous, salariés des secteurs publics et privés, pour faire entendre la voix de ceux travaillent. Quand le Président de la République dit préférer taxer « les pollueur plutôt que le travail », je suis pour ! Mais qu’est-ce que le travail pour monsieur Sarkozy ? C’est l’actionnariat ! Surtout pas les travailleurs, ceux qui produisent, ceux qui vendent, ceux qui inventent, ceux qui créent des richesses, etc. En supprimant la taxe professionnelle il ne fait que soulager les entreprises, surtout les grosses ! Par contre, le projet de taxe Carbonne, très médiatisé ces derniers temps, n’est en réalité qu’un nouvel impôt pour les contribuables. Dans les faits, cette mesure environnementale risque fort de virer à une forte mesure antisociale ! Pour ma part, je préfère citer Jean-Jaurès : « Parce que le millionnaire n’a pas récolté sans peine, il s’imagine avoir semé ».

Toutefois, même si « ce n’est pas la rue qui gouverne », comme le disait Jean-Pierre Raffarin, la mobilisation sociale peut et doit faire la différence ! En effet, à l’issue de leur réunion de rentrée, la CGT, la CFDT, la FSU, l’Unsa, la CGC et Solidaires ont appelé à une journée mondiale d’action sur le « travail décent » organisée par la Confédération Syndicale Internationale (CSI). La participation de FO et de la CFTC, qui ont boudé la réunion, est compromise pour cause d’agenda. Fo considérant que l’unité « n’est pas une fin en soit ». Mais la division l’est-elle ? J’étais présent lors du meeting de la CGT et de Bernard Thibaut, le 7 septembre dernier. J’en tire la conclusion que si les partis politiques d’opposition pataugent lamentablement, parfois pour des raisons malheureusement personnelles, la contestation populaire monte d’un cran et une majorité d’organisations syndicales compte bien prendre ses responsabilités.

Durant l’été, il n’y a pas que l’UMP qui s’activait à revenir un peu plus sur nos acquis sociaux, le MEDEF aussi a réfléchi à la question de l’âge du départ à la retraite, par la voix de Laurence Parizot. En effet, la patronne des patrons, estimait, lors de ses universités d’été, que le même homme de 57 ans n’a pas le même âge, selon qu’il est à 6 mois ou à 6 ans de la retraite. Pour elle, suffirait-il de supprimer la retraite pour que les vieux acquièrent la jeunesse éternelle ?

En attendant, la grippe est le seul virus dont on parle vraiment ! Voilà pourquoi je n’en ai pas parlé...

Philippe Gautreau

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